Cinéma au sujet de l’adolescence

Mardi 10 janvier les élèves de 3e5 sont allés découvrir la pépite ‘Swagger’ du réalisateur Olivier Babinet à l’Espace 1789 (bande-annonce ici)

Le film, un vrai exercice de style, mêle musique, danse, poésie, et dans son coeur, des adolescents d’Aulnay-sous-bois qui s’expriment au sujet de leurs rêves, leurs idées, leurs envies, leur part d’ombre et leurs inquiétudes existentielles.

Cela émeut, enchante, crée un écho à l’égo du spectateur, effleure et s’enfonce dans la dure réalité, sublime un quotidien sous le signe de la tourmente, présente de magnifiques portraits.

Le film sera exploité dans le cadre du travail sur l’autobiographie et la représentation de soi en français.

 

«Quand je suis arrivé à Aulnay, les gamins utilisaient le mot «swag» à tout bout de champ, puis, un an après, quand je lui demande de me parler de swag, Régis me regarde avec une moue condescendante, «C’est fini swag… Maintenant on dit «swagance », « swagologue »… Un peu penaud, je me renseigne sur l’origine de ce mot et je vois que cela vient de « swagger » et que la première trace écrite du mot se trouve dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ! « Mais qui sont ces fanfarons qui dansent loin du lit de la reine des fées ? ». Dans les années 50 on l’utilise pour parler de Sinatra : c’est la classe du mauvais garçon. Puis on retrouve le mot dans les ghettos américains noirs dans les années 90 jusqu’à ce qu’il arrive à Aulnay. C’est un mot qui revient régulièrement à la mode depuis le XVIème siècle. Je trouvais que c’était un beau titre pour mon film parce que mes héros ont cette manière de se comporter au monde avec style, ils ont tous une attitude et des choses à défendre : malgré les difficultés, les mômes d’Aulnay fanfaronneront toujours. Parce qu’ils ont du swag. C’est le choc entre cette énergie de vie, cette fierté balancée à la face du monde, confrontée à la dureté de leur environnement, qui m’ont bouleversé pendant les années que j’ai passées là-bas, au collège Claude Debussy. C’est cette expérience qui a nourri la réalisation de Swagger, un film qui ne regarde pas la banlieue, mais nous fait voir le monde à travers le regard de ses enfants.» OLIVIER BABINET